mot âme aide
Dans l’enclave de l’asile permanent,
j’ai cette petite usine de poche qui tient dans deux neurones.
Elle dit, des vers disant qui calment
les aphtes des pensées qui s’inquiètent.
Elle met du verbe sur ce qui n’en a pas.
Ses prescriptions sont des berceuses à réveiller les connexions vitales.
Elle ne prétend ni au sens ni à la vérité.
C’est une petite entreprise qui tisse avec les doigts
des mini bottines conçues pour ne pas s’enfoncer
dans la glaise collante et dure
d’un sol qui tue les graines.
flip
Le veau d’or vaut bien une vache,
tripotée,
qui se traine vers l’abattoir blanc
Cet endroit qui accouche les femelles
de la forme bipède d’animalité.
On enroule la grosse dans un monitoring.
On la couche.
On attend le moment bon qu’indiquera le bipbip
pour la mise en circulation
du petit fœtus fait.
Mais si c’est trop long pour le planning,
si elle a mal choisi son jour,
si c’est dimanche,
si c’est férié,
si le grand docte a un rencard prévu,
on injecte
l’orfèvrerie en sachet.
La sainte came qui sert les intérêts
de la folie en chaine déguisée en morale sanitaire
qu'on nomme raison par ici.
Alors, elle y passe,
se soutane de papier, pieds dans les étriers,
des néons dans la gueule.
Le scalpel lui tranche net
ce qui est fait pour s’ouvrir en son temps.
Mais on éteint la douleur.
On paralyse le bas
pour que le corps, esprit des incarnés ne sente
ni la passe, ni la force, ni le sang
et surement pas cette puissance incroyable qu'il a.
Le travail est bien fait. On peut cocher ok dans les petits carrés.
La dame est correctement déchue de son pouvoir en elle.
Dépossédée de ses capacités, affaiblie, elle sera bien empruntée pour récupérer de la mémoire de son ventre
qu'elle vient de se laisser voler en toute impunité.
au pays des portes blindées
On met ses mémoires dans des cartes à puces.
On ne flâne pas.
On produit son avancement.
On code.
On se protège.
On se méfie.
On se claque portes dans le nez.
On se maquille de barricades
et elles s'alarment beaucoup.
Bruits partout, sons bien lourds,
si forts qu'on ne peut plus savoir
comme on voit aussi avec les oreilles.
Mais comme on pense et on gamberge,
comme on fomente rumeurs et commérages,
tous nos yeux se rendent aveugles
devant toutes ces choses écrites,
scintillantes et surlignées.
Jugements, cages à lapins sont des plages
pour cervelets qui rêvent d'un paradis soldé.
Au pays des portes blindées,
il y a de jolies petites choses,
qui font mine d'ignorer les cargaisons
de paroles, de rôles à tenir, de plus pour mieux,
de tralalas en chiffres semés pour faire sérieux.
Pour ne pas se faire écraser,
elles se glissent
minuscules
aussi petites que possible.
Pour ne pas disparaitre
elles tendent leur faim de naïveté vers le soleil.
Aux pays des portes blindées,
les mouches coincées par la vitre
sont bien plus libres que les humains.
Mousse line
Voir les autres vivre
toujours mieux.
Je
ça douille.
Mesures des manques
et
Jauge des agissements.
Ne
s’en fout
et prend
avance sur après.
Rêve
sans stress,
désir dilué.
Mort
ne peut pas
s'ennuyer
jamais.
Tout
est si drôle
sur
ça rive.
fatra
Elle râle,
pédale
mentalise
ou pas
mantra.
Elle rame
Croyant que
ce est là.
Est-ce se sentir
folle devenue?
Humide et asséchée à la fois.
Enkystée de larmes,
hurle t’elle?
tu
n’entends pas.
Elle grince,
Elle couac,
Cela ne change rien.
Disque rayé,
moi, moi, moi,
appels perturbés,
les portes claquent,
les collants filent
et se dandinent en danseuse.
Il faut monter la côte
Je, tu, il, nous, vous, elles
Je tue,
Il noue,
vous hèle,
à quoi bon ?
Les flatulences des égos
sont tellement loin devant.
flash
Cette chance
est
toile
dévalée
à l’en tours,
allume
rues minées,
coule et se dépose.
Donne
off
round.
Suivre
Elle
île
du pas moi je.
Ce respir de feuilles.
Avec,
la menace
fin.
Quiet
Mi nuit
n'est pas l'heure du crime.
C'est le temps du tant
qui stroppe.
Ici bas s'éteint,
au delà itou.
Aléas,
jactance tue.
Chuttent
tempore fugiunt.
Nan nan
t'en plus veux,
du vieux bonbon
des plumes,
la suif
et les mensonges.
Il pleut
du tango muet.
L'un fait nid.
sous
l'infamie
surface
sûrs
faits
les faces.
Le taiseux
qui faisait mal,
se cambre en bien
et met les gants.
sans arrêtes
Oui et non
se font une queue de poisson.
Oui tombe à l'eau.
Non y plonge,
le repêche à la ligne.
Ils coulent leur petit bateau,
préférant marcher
dans le liquide.
Ils fraient le passage
pour les bancs qui arrivent.
Pas
Vouloir beaucoup
vouloir tout plein
beaucoup beaucoup
encore encore
aussi
et puis
pas peu
des masses
la tonne
plutôt
que le kilo
vouloir épuise
briguer enlise
convoiter amoindrit
un dernier pour la route
prends du rabe c'est gratuit
à gogo
tout un tas
et deux
et trois
et fort
et bis
one more,
un max
again
et plus
toujours
et cetera
for ever
à demain
et puis
le rien
pas non
mais blancs
laissés
délestés d'avoir
voulant
nécessité perdre
de tensions
perdues
délestant
va
point
pousse
le germe
une seule foi.
Es spirit tous sancti
Je suis l'attente qui n'espère pas.
Je ne suis pas un mot.
Je ne suis pas une voix.
Je suis âge nous
avec ça,
Image là qui ne vient pas,
happe haut
stase moi.
Carence est illusion d'optique,
limites sont en mouvement.
Esprit que je fâche,
je te vœux comme tu me flêches.
Brise moi étuve
galvanise tout
branche toi
que je me gargarise
en pluie
sur tous
les toits
sans tu
sans il,
sans fin
sans fil.
Vivace comme la mauvaise herbe
commune.
Showdown
Regarde cette société bouffie
qui se repaît sur la malnutrition d'une autre.
Elle se bouche les artères
à force d'ingurgiter
potions pharmaceutiques
et nourritures complexes
tellement si raffinées
qu'elles s'y abîment
un max de qualités.
Le danger d'occlusion intestine
ne semble plus évitable.
Les crampes risquent d'être
fortes autant que douloureuses
mais la physiologie du vivant
a des lois que tous les jeux truqués
ne pourront plus contrer.
Au pain sec et à l'eau,
l'esprit serait plus clair,
le cœur moins étouffé,
l'empathie intuitive.
L'humanité sortirait
de son âge piteux.
intox
On te dit partout de chercher le bonheur.
Un écran mieux comme ça,
un mode d'emploi comme ci,
des gélules pour faire passer les pilules,
des vacances au soleil,
de la sérenité en pot,
d'inédites positions sexuelles,
une autre politique qui te donnerait ton dû
et des recettes spirituelles
pour donner la béquée à tes aspirations.
Mais quel mensonge mon frère!
quelle erreur!
quelle grossièreté!
Quel est donc ce Nirvāṇa
que tu veux t'escrimer à singer?
Sois debout malgré le gel.
Lève-toi au milieu des pourquois.
Accroche-toi pendant les trous d'air.
Marche même si les cartes sont déchirées
et si tu te crois seul encore
c'est que tu ne saisis pas
que l'univers entier
est de tous les côtés.
C'est ta dignité qui compte.
Ta verticalité est ton pouvoir.
Cable de transmission entre le ciel et la terre
fais ce qui se présente devant toi.
C'est l'intention qui conte.
Le bonheur ne se cherche pas,
c'est lui qui te trouve
quand tu ne l'attends pas.
forage
Comme un enfant perdu oublié
dans le froid,
je hurle.
Comme une femme amoureuse abandonnée
par son amant,
je ne mange plus.
Comme un innocent accusé
pour une faute qu'il n'a pas commise,
j'enrage.
Comme une famille expulsée de son abri
parce que sa place ne serait plus là,
je prie.
Comme une mère qui vend son cul
pour faire manger ses enfants,
je vomis.
Comme le témoin impuissant
d'un viol matrimonial
sur une jeune pucelle,
ma tête part en arrière,
je suffoque de dégout.
Je touche,
le cœur de la fournaise
du ventre transpercé.
C'est le terreau de la haine.
La non reconnaissance de la pureté qu'on est.
La souillure du rejet
comme son frère l'opprobe
ont une mère violente.
Leur vertu est d'accoucher d'un monstre
qui a le pouvoir de rejouer ses grimaces
ou de les embrasser.
Le masque peut se décoller.
L'ardoise des souffrances peut s'effacer.
La vie supporte tout.
Être malgré le pire est son ADN.
Elle est sans maquillage.
Son visage est tané.
Cette trace qui marque
est une cicatrice pure
autant qu'elle fut polluée.
L'avenir est fait pour tout recommencer.
Homo sapiens
Homme
tu te laisses torturer
par les moutons sous les tapis.
Retrousse tes manches.
Mouille la chemise.
Arrache la moquette
et fais sauter le plancher.
La terre battue
n'est pas rancunière.
Elle soutient toujours
les pieds nus,
même quand
ils ne savent plus
où aller.
jachère
C'est pratique quand on a plus rien
à cacher.
La place est toute entière
donnée
au mystère pour se déployer.
Size if
J'apprécie ce qui me contraint,
concentration du temps,
poussée obligée,
plus vite,
plus fort,
plus loin
et surtout
plus profond.
Je vais survivre au stress
qui voudrait me faire encore croire
que je suis une morue.
Ainsi, la peur
s'éloigne.
Elle n'est plus un besoin.
Avant et après tombent en ruine.
Ce qui se construit
aujourd'hui
ne connait plus l'usure.
rut
Ça me prend
comme une envie de pisser.
C'est dire comme ça me prend souvent.
Créer
c'est comme baiser plus fort que de raison.
Passion en flamme
qui gicle
le devoir et le bien être
au rang de pécadilles.
fils
Tu es le geolier.
Tu es la prison.
Tu es la porte
et tu es la clef.
Vois comme c'est toi la lame
qui te tranche la gorge.
Tu es le sein qui te nourrit.
Sa bienfaisance chaude
se crée pour toi,
Bois mon fils
Bois.
C'est tout pour toi
parce que c'est toi.
Tu es la poupée avec laquelle tu joues
apprécie de la faire jouïr
autant que tu le veux,
profite
elle le peut tant.
Tu es le roi
des vents qui te traversent.
Nomme-toi.
Adoube-toi
tout seul
N'attends pas le père,
Trop occupé qu'il est
avec ses guerres,
ses colères
et son froid.
Tu es grand
Unique que tu es
les temps sont tiens.
temps pètent
Le désespoir est une gangrène.
Maladie chronique du cerveau servile,
il est le mal,
il est le rongeur,
il est l'empêcheur.
Faut-il aimer peu pour s'y laisser prendre.
Combien basse et rétrécie est la vision du monde.
Secoue-toi humain!
Protège la beauté en toi.
Empêche la putréfaction de pénétrer tes veines.
Dépouille-toi de tes haillons sordides.
Mets tes prisons à la poubelle.
Fous-y le feu bordel!
Et nettoie.
Savonne tes savoirs,
grandes eaux sur tes croyances.
Lave de tes pensées cette poussière de cendres
que tu croyais être vraie.
Personne ne pourra faire à ta place
le grand retournement.
hs
Je monte.
Je monte.
Tu pars.
Je fatigue.
Je suis fatiguée.
Je te fatigue.
Amour,
fatiguée d'être
la part manquée.
Fatiguée,
mon amour.
Je monte.
Je ne peux pas lâcher
la montée.
Fatigue monte.
Manque monte.
Amour monte.
Il n'y a pas d'arrivée.
Je ne lâcherai pas
mon amour.
Je serai dépassée
mon amour.
Je suis dépassée.
Je suis.
Je suis amour.
Mon amour,
Se détourner
n'est pas lacheté.
Je ne peux pas.
Je ne veux pas
pouvoir.
Je veux voir.
baptême
L'insatiable et l'insaisissable
s'épousant d'ondoiements
s'offraient pour alliance
l'amalgame inconnu
qui leur offrait du bon.
La distance rapprochante
ponctuée de présence
douce et crue faisaient alliage
et réveillaient l'un à l'autre
les éléments endormis.
Sans parfum, se sentait mieux l'essence
qui sas ouvre les portes de l'Un.
C'est l'accès qui vient quand
deux se transvasent par le même
courant.
giron scope
Il y a des heures où beaucoup dorment.
Même qu'il y en a qui ronflent
bien tranquillement.
D'autres semblent trainer
alors qu'ils traient le temps
pour délasser ses nœuds.
Quand la circulation arrête de s'étrangler
c'est le moment des forces vives,
celles qui se lèvent au lieu de se noyer.
larme
Il part
sans se retourner.
C'est peut-être
son
rhizome
qui me serre
dans ses bras.
foutaise
Avec mes stylos bics,
je suis toujours occupée.
Je peux les branler
très souvent
ils mettent
quand même
une éternité
pour se vider.
Petite grande
Il faut te taire mon enfant
parce que parler serait disgrâce.
Cache longues tes jambes fines
dans des jupes amples.
Ferme bien haut tous les boutons
du corsage.
Reste dans la chambre
où fleurit le papier
coincée,
à recoudre ton pucelage.
Occupe-toi des tiens
sans croiser d'autres yeux.
Surtout prends garde
que la rue ne sache pas
que tes remparts sont débridés.
Marche droit.
Cache ta joie
même si jamais
tu n'en as.
Fais-toi sourde
et sans témoins
Plie ta colère dans nos mouchoirs
Verse tes pleurs dans la soupière
ça fera toujours du sel à pas cher.
Vois seulement le danger
quand passent les moustaches.
Elles sentent le rouge
pour les filles comme toi.
C'est ton éclat qui nous fait mal.
Nous noircirons tes corolles.
C'est ta beauté qui nous outrage,
éteins-toi mon enfant.
Fais-toi servante du repassage
princesse en épluchage
et reine des trios de repas quotidiens.
Maîtresse de la maison
briquée
ta fantaisie vivra dans les placards,
auprès des piles de linges
au carré par couleurs
nageant dans la lavande.
Sois parfaite petite sotte,
toute lisse et presque morte.
Cherche exemple sur ta mère
qui, de la sienne le tenait.
Le foin de nos cerveaux
a le mérite des plus nombreux.
Ta noblesse doit y passer.
C'est ainsi que c'est le bien
petite madame,
on le sait
que tu ne diras rien.
Levant
Presqu'à poil
en courant,
quand l'humide
fuit sa lie,
le souffle
m'enlève
de sur la terre.
Il me soulève
amoureusement
et me sertit
de diamants.
politesse
Les bons sentiments
sont comme des remontées gastriques
déguisées en guimauves.
Ils sonnent aussi faux
qu'un triangle rouillé
habillé de rubans.
Bûcher
Que peut l'étincelle
quand l'autodafé est parti?
Quand c'est commencé
il est déjà trop tard.
C'est le vent
qui prendra
les reliefs
qui ne peuvent consumer.
Ceci
Ceci n'est pas un sentiment,
Phénomène géothermique
qui effrite la surface
crash le fond
craquent les forces
qui s'emballent.
Entrechocs,
remontées,
tourments,
retournements.
C'est l'incendie
qui prend
par tous les bouts.
la flamme
éradique
tous les pays
du moi.
L'ignition
ne s'arrête pas.
Rien ne résiste
au comburant
de faim sans fin.
Même l'inanition
n'y peut rien.
extraction
Les mots semblent trop étroits pour contenir le merveilleux.
C'est autour que ça se passe.
Dans le corps du texte qui ne tient pas dans les livres.
Les lèvres le frôlent de souffle chaud.
Les dents le craquent
et mâchent lentement
extrayant le suc qui gicle sur la langue.
Elle, va où elle sent,
lèche ce lait de monde
en scandant
par pas et brasses
le temps qu'il y a pour éplucher
les félures
qui tracent encore des frontières
sur les routes.
Les barreaux résistent à la scie à métaux.
Tant de murs ont besoin de la caresse ivre
d'une main qui les implore de s'ouvrir.
Sien
Mon cœur a faim
d'unisson.
Des battements savent.
Ils taisent.
Cette réponse est
la plus belle
possible.
Puisque
c'est ainsi
que les cœurs
comme eux
niquent.
Si c'est le soleil
Cette gorge le veut,
ces seins écartent les jambes.
De loin dedans ça monte.
Les yeux se tournent en arrière,
ça chaud,
ça glisse.
Les racines des dents
battent le rythme qui s'emballe.
nez revit dans cette chaleur
piquante.
Semence de rosée nacrée,
distillée à la pousse d'herbe,
astre m'ardente
comme flêche
chauffée
au magma
d'une mémoire
cellulaire
qui me tire par les cheveux.
homme mage
Si c'est à Toi que je parle.
Je ne peux rien dire.
C'est le rien
qui devient
la parole
Bal add
J'emmène mon sac
un peu trop lourd
un peu trop gros
un peu trop encombrant
mais eau dedans
ça légère,
la bruine
flamme
ses goutelettes de désir
léger léger
si doux
comme une petite paix pétillante
qui serait partagée.
Joie fine
qui douce
s'aventure
frayant
irriguant
de plaisir muet
le vaisseau
qu'est mon corps
aimant
un autre
qui meut
reçoit.
Autrement
La raison aurait pris une autre trajectoire.
Elle a lâché la barre
pour passer à l'autre côté.
Plus rien que le rien
comme balise pour
s'avancer.
Les assauts des regrets,
les craintes et les signes qui ne décodent plus,
la perception ne lie plus les circuits habituels.
Comme un objectif écrit dedans
qui se met à diriger les actes.
La visée est précise tout en restant
ignorée.
Voici l'espace inconnu
dans lequel te voit là.
Un égout qui se change
en mystère,
ce n'est pas quelque chose
qui se comprend
mais qui se passe
en soi.
Levain
Entre le fou et l'éveillé
où est la différence?
Le premier fait le parcours par la peur
et l'autre l'a laissée tomber.
Ils sont frères
jumeaux.
Ils sont
mêmes
dans des temps
séparés.
Corpus Christi
Femme
fille
soeur
mère
et
pute,
je n'ai qu'un
seul
client
qui me paie d'une monnaie sans matière.
Roy Aum
Aux temps des fusillades est venu l'homme nouveau.
Il a fait sonner la porte.
Son message est entré.
Étendu de sous les ventres,
il s'est partout
en un point.
bourrasque
La solitude est un voyage nécessaire.
Le temps y convertit les boites et les couvercles
en montagnes sans frontières.
ça live
Il disparait de l'horizon mais son astre est toujours là.
Comme un réverbère qui me suit ou une ombre éclatante que je piste.
Je me frotte à son feu froid.
Il prend un goût de levure
et il ne s'éteint pas.
atteler
Ô noirs desseins
détours rejoués
Humain debout
sur tes pieds
Toi tendu
Tête levée
non détenu
par les pensées châtrées.
Sens fines fluves
du corps de l'Esprit
qui est ta seule
patrie.
anti mites
Ils appellent prophètes,
monstres sacrés,
ceux
qui font le boulot.
Ils vénèrent.
Ils sanctifient.
Ils fabriquent des statues
et puis des piloris.
Les dévots me font chier.
Rien du tout qui s'assume,
je juge encore
qu'ils sont des faits néants,
psalmodiant leur inertie,
idôlatrant l'écran,
les chemins sûrs
et les recettes sans surprise.
Ils choisissent de porter aux nues
ces autres humains
plus conquérants
en s'économisant eux-mêmes
sans faire leur plongeon
en dedans:
traverser les chaines
et explorer le vomi intérieur
qui construit les murs mornes
et les voies sans issue.
L'acide qui ne regarde
pas ses faces
se mue souvent
en insecte rampant,
lui qui est conçu
équipé 100%
pour capter
l'imprévisible
éclat
de fontaine
qui geyser
sans besoin transcendant.
in no sense
Mère au foyer qui travaille,
je pétris mes actions
avec le sel de mes fréquences
émues,
l'ambivalence qui lutte,
la violence intègrée
et la joie qui transe
comme elle peut se marrer.
J'en fais mon pain total,
ma cène sans fin.
Cette maison
ne compte sur personne,
mais se nourrissant de tout,
son jardin est plein de fleurs
magnifiques et de soutiens.
ouverte
Tu es sur un chemin.
Tu as un guide.
Tu passes l'étape.
Tu laisses le guide.
Le chemin te conduit.
Tu quittes le chemin.
Tu y
vas
.
fondant
Cet esprit doute de la justesse
de ce que l'âme ressent.
Elle et lui bavardent
dans l'espace
qui enveloppe.
Le temps s'y meut
autrement.
La caresse vient
douce et tendre,
se plume sur la tête
effervescente,
elle parcourt le corps
autant que le décors,
l'hôte devient l'invité.
Ô know m'a toppée
Le chant trébuche.
L'inattendu fendille
toutes les croyances.
Le monde se montre
comme hanté
par l'écho
portatif.
parole Devi
Le silence fait entendre
ce qui ne se dit pas.
Tu écoutes le monde,
perçois l'idéel au loin.
T'accroches à l'idéal,
même s'il t'éloigne
du mot
qui
noie
le sens.
Acouphènes
dire
tant
et trop
que
l'autre
n'a
plus
la place
d'y
faire
vivre
sa parole
descente
Le corps est alourdi.
Il grince,
bouffi et immobilisé.
Le souffre prend
trop de place.
Je doit se secouer
sans en avoir la force.
Peut-être que la vraie vie
est de l'autre côté.
église
Au top de la solitude, le cerveau explose.
Le froid crâme d'égocentrisme contrit.
Tu ne souffres que par toi, mais tu accuses les autres.
Au coin où tu te places, tu te gêles les miches tout seul.
C'est si bon de souffler sur ses peines.
Elles sont de braves petites amies fidèles.
Elles te sucent les sens en t'enfermant dans ta grenouillère de carcans.
Tu aimes qu'elles t'attachent à tes barreaux.
Tu renies tes envies de partouze.
Tu crains l'érection de ton être.
Des seins partout, du lait, du chaud, le foutre qui t'innonde.
Il irriguerait la misère à laquelle tu t'accroches.
Plonge donc dans le grand vagin soyeux,
celui de la vie aux mille faces.
Dans les contrées des esprits joyeux, les anges sont toujours proches.
Ils caressent de leurs mains douces ton crâne déphasé qui devient une antenne.
En ce lieu du désir pur ça crépite.
C'est la noce permanente des jouissances purifiées.
¡muchas gracias!
Le rien
donné
est un cadeau
somptueux.
Il fracasse
les attentes
et aiguillonne
les voeux boursoufflés.
Dans la soupe
des méandres infantiles,
la chute de la lame ardoise
ne fait pas de quartiers.
La pierre austère
siffle en émasculant
les souhaits obèses
et surannés.
Acides sous les pressions
contraires,
les muscles raidissent
molissant la vigueur.
La brute
prisonnière
de ses espoirs
est cassante.
Toute déception
est un scalpel
imprécis
très opérationnel.
Un brûlant poison jaillit,
comme la bave
écume sur les lèvres
de l'enragé.
Poussée à bout,
la violence tourne
et s'arrache à elle-même
son masque.
Défait de ses croyances,
le mirage se change en ascenceur
comme apparait une luciole
dans le noir.
Le présent vient.
La source coule
Le miroir brisé marque
la piste du pas qui change le chemin.
Mon âme
est le cul
de mon esprit
fondement
réactif
clitoris de mémoires
elle accueille
et contient
tous les détails
qui m'échappent.
affu(i)t
Quand cette onde là
s'est pointée,
elle n'a pas voulu rester.
Elle revenait
parfois,
faire son grand jeu
par la.
Ses traces
elles,
ne s'enfuyaient pas.
Elles montaient
presque la garde
avec cette nana
transformée
en vigie.
Celle-là attendait,
écarquillant
sa coquille
pour guetter
plus fort,
dans un genre
impossible.
Jour et nuit
elle fixait
à l'extrême
des choses,
le rien
qui n'existe pas.
Elle
hûmait,
ce la
le monde
autrement.
Ne voulant
dans les offrandes
de la réalité
que cette empreinte,
de lumière et d'ombre
qui l'allument.
Elle trouvait.
L'onde reprenait
forme,
elle réapparaissait,
comme semblant
chercher
quelque chose.
Sans le dire,
peut-être
sans se l'avouer.
Elle voyait
ses yeux
laissés
dans les orbites
de l'autre.
Offerts
sans s'en
être aperçu.
no act'if
Si je veux
que cela
qui vibre
soit partagé
par le vent
qui l'a semé
en moi
c'est un mur
qui me coupe
la tête
les mains
et la respiration.
Mais si
je ne tends
rien
ne cherche
plus
autre
chose
que m'effacer
dans ça
entièrement
alors
le mur
s'effrite
et
tout
est
porte.
Alors j'apparais.
fl'air
Tu m'axes
tellement
saigneur
que je te confonds
avec Dieu.
En fait non,
je ne me trompe pas.
C'est bien ça:
ton être abolit les limites.
Et peu m'importe
que ce soit quelqu'un d'autre
que mon petit moi
qui t'offre cette ouverture là.
jacta est
quand le cœur a roussi
l'espace dedans s'ouvre
il devient une étoile
Sein faux nie
La haine c'était avant.
L'effroi passe,
ensuite la peur
s'en va.
Il y a eu quelque chose
cette nuit
ci.
Si,
l'air est différent.
Dans sa texture,
les poussières
du doute
sont devenues
des grains
de lumière.
Libre
c'est maintenant.
Le près
comme
le loin
approchent.
Centres
et
Esprit
vivent
ensemble.
Il s'huilent
pour ce
drap
peau
soul et vent.
Nouvelle l'une
Le processus fait que la douleur n'est qu'un effet du nettoyage.
La joie revient précieusie dans être allée obscurcie.
L'infiniment présent est là.
Il n'y a rien à atte(i)ndre que fluide senti(e)r.
Pause
Ce jour là, il me plu q'il plût
Dans ce cas là, c'est bon de rester à l'intérieur.
Pleuvoir fait un rideau étanche
qui lave le besoin de sortir.
L'oeil peut rentrer en dedans
quand les autres sens s'aiguisent.
L'odeur de la pluie sent
la fraicheur du réveil.
S'entend le poul du ciel.
Puis les nuages changent de place
laissant l'espace rénové
prèt à se laisser salir à nouveau.
Oasis
Cette absence est un hâvre
tenant sentinelle à cette flamme
qui ondule
et se cabre.
Elle pousse toute droite
et parfois
se rapproche du plat.
C'est le mouvement qui se couche avec l'immobile.
Ils se lêchent.
Leurs frottements liquéfient le vent.
Même les petites rivières
près des trottoirs des rues
bruissent leurs chants
pour les yeux.
Ils sont un reflet de la force
qui les lève
en les frôlant.
cil feed
Le silence
peut être comme
une épée qui tranche.
Elle met et à vif.
Il coupe les interférences.
C'est la clarté
qui peut entrer
dedans.
Sans sûr
Le soleil
ça tire le cou
qui aligne
la cage
thoracique
vers en haut,
le bassin
s'enfonce
vers en bas:
ouvrir.
Les yeux
oranges
de cette lumière
qui frise
dans un
qui dit rien
pour une foi,
envoient
tout cet or
que je reçois
par Toi.
Où
revient'il
décuplé?
éo [ lien
T'imaginer :
fleur s'ouvre
chair appelle
approcher Toi
coeur pulse vulve
cul glisse sur ton nom
langue parle à narine
oreille ouvre l'oeil
mouille l'amour
sous le ventre
des prières.
Bingo
Ce qui est bien
c'est tout.
J'ai assassiné
mon jugement
et
j'ai glané la Vie
phénix.
Bientôt
Est
le plus beau
des mots
.
Il est
l'espace
ouvert
..
l'infinie
naissance
éternelle
...
dense
La lumière est terrible.
Je la connais peu.
Quand elle vient
Elle m'emporte
par tous les côtés.
La respiration
suffoque.
Elle hèle là.
Elle est si
blanche.
Je crois qu'elle
voit tout
qu'elle comprend
grand
dans
petit.
Elle sait dire
en taisant.
Ses silences
marteau
sur ma viande
trop dure
m'éblouissent.
Alarme
C'est l'urgence
qui rallume les lumières.
Les sirènes gueulent
ça folle.
Sapho
ma poule.
Tu sais ce foutre qui
m'assoiffe.
Tu vis
cette chambre noire
innondée de blancheur.
Lessivage
Tu essores dans ton coin.
Je meurs oui
mais tu ne me meurs pas.
Tu me fissures
et ma peau s'assouplit.
Je deviens un tambour
s'ébattant dans le rythme
de ton mouvement d'élan
élevé.
J'apprends à parler
à haute température.
C'est secouant.
Ce qui va sortir
de ce tapage nocturne
comme diurne
sera rétrécit.
Peut-être
sera
disparaissant.
Possiblement
adouci
délavé
devenu.
Mari
couche toi
là
où
je ne suis pas.
Pour Toi
ma joie bande
aussi vive
qu'un poisson
qu'on chope
avec des mains
rendues perçantes
par la faim
qui déplace les yeux
sur les ongles.
Mon lit de rivière
clapotit
pendant que
tu y trempes.
Voilà
Je suis devenue
un désir tout cru.
Cette lave
qui chauffe
en faisant du yoyo
dedans.
Je la laisse faire.
Si elle veut
m'autour
m'hanter
qu'elle le fasse.
Sur les nervures
de mon crâne
que j'y passe.
Si le elle se la joue
hélicoptère
en tournant ses pales
en vrilles pour monter vers le ciel
et qu'elle me copeaux
les entrailles.
C'est d'accord.
Quand elle m'enrobe
d'odeur de rose,
de sourires,
de douceur et bonté,
Il y a que je me cambre
en eau tellement ça
chaud.
J'acquiesce,
Je me laisse prendre
sans décence.
Je suis sûre que
c'est ce que je veux
qui vient
et je veux aussi ce bien.
C'est le joyeux tout vivant
qui s'ébroue,
du centre vers l'extérieur.
Si douleur quand elle est là,
en annonce
par contraction
la naissance.
Ce qui s'origine
s'antre mèle.
Je suis vouée à cette liberté
totale.
C'est comme une ancre
plantée
dans un nuage.
Cette fusée de lumière,
c'est l'heure éternelle
qui racolle chaque moment
pour l'affiner
pour alanguir
la face interne
des perceptions
retournées.
Cardio 182
Je crois ne pas pouvoir toucher
cette merveille là alors qu'elle me porte.
Son contact
est un acte qui brûle.
J'ai donné mon accord pour le bûcher,
je me suis engagée.
Où que j'aille,
j'y pars.
Mes provisions
sont ça.
Ma destination
s'est lancée.
L'inconnu est entier.
Même fractionnée, j'y plonge.
Je suis sauvagement arrivée sur cette route
du temps qui ne se perd jamais.
trop
Les erreurs
sont lourdes
quand les sacs
sont remplis
d'avidité.
Mais
le mal ne peut
rien.
La croissance
d'une graine
s'en tient
au vent
des rides.
Si larmes
encore,
c'est aussi
pour dire
merci.
Présent
Apprendre à vivre par le vent
par détour la chaleur
pose ses grandes mains
nobles et fermes
sur cette peau moite
qui s'émancipe.
Lui tourne autour
et la paix naître
si tendrement,
qu'elle en transfère
ses émotions légères
en ondes de jour qui planent.
Comme la joie
qui s'assortit
à la parole de son souffle,
l'amer s'ouvre et libère
l'étang révolu qui
décolle.
Maintenant
Je suis douce
comme aux aguets,
mais apaisée quand même.
Je finis par craindre les tumultes et les vagues qui claquent
quand elles remontent mes profondeurs.
Comment m'y prendre avec ce qui se complique sans cesse
alors que le silence est là?
Dans mes siphons solitaires,
j'ai des lagons magiques.
J'entends cette flûte qui ne note pas.
Elle a le son qui fait voir l'espace en volatisant les liens.
Là, la beauté de son ombre de lumière surfe autour de toutes les choses,
Elle ne vole pas très haut.
Comme une épluchure fine,
elle scintille sur ce qui fait seulement
comme si
cela pouvait être terne pour écarter la foule.
Je suis prise par la réalité d'un monde qui ne parle que d'une voix
Celle qui est dans toutes les formes visibles.
Son langage m'impressionne.
Je la lis plus vraie que la réalité criée sur les typos des journaux.
Les images sont pleines d'humains et ce n'est pas très beau.
Je regarde dans les poubelles
toujours à la recherche d'un trésor incroyable.
J'y trouve
cette magie toute simple,
Elle pose sa pâte dans le deshabillé de moi.
Quand bien même destabilisée,
comment se fait-il encore que j'ose la quitter si souvent
et reprendre le chemin de mes affres?
La douleur qui serre,
la pression qui monte,
les devoirs à accomplir sans l'envie,
la rage en tête
et la raison brouillée.
Je brouillonne en tentant des mises en force
selon l'ancienne méthode
et ça ne marche plus.
Ma joie est tout.
Vivant dans l'à côté,
elle peut toujours me sur prendre.
Elle qui est revenue.
Elle apprécie de s'écarter de mes avances.
C'est peut-être l'intégrité de sa nature de mercure précieux
qui fait ça.
Je la veux,
elle qui ne se fixe pas.
Je viens à elle,
toujours
dans chaque pas
Va t'elle revenir vers moi,
avant de diffracter?
De l'ici de mon corps.
je vois tourner,
dans les bas et les hauts
ces dénivelés d'émotions.
La fatigue aidant,
je tâte mes limites.
Je m'use.
Il semble que j'ai l'espérance tenace
d'effacer la membrane qui me sépare du m'onde.
Comme si m'y dissoudre
en riant
avait toujours été mon choix.
Mur
Alors, n'être plus que pour la Vie
et son champ de grâce dedans.
Le reste n'est qu'un pas de côté.
Un faire semblant
qui ne me ressemble plus.
J'ai quitté tout parti,
presque changé de couleur,
J'ai modifié mon nom
et ça changera encore.
Si je ne suis plus ici que pour un passage,
puisque la fin est toujours proche,
avec tous ces faux sages de plus en plus nombreux.
Je me vois renoncer à faire le poids dans la lutte.
Le monde va où il veut.
J'ai retourné ma veste après en avoir remonté les manches.
Je m'allègerai encore,
jusqu'à être nue tout à fait.
Je laisse tomber à terre,
mes frusques,
mes désirs fluctuants
et mes emportements.
Tout ira dans un trou,
et j'y mets déjà le feu.
Maintenant,
ça sent la mort
et
Je veux sauver mon goût pour les belles odeurs.
Je quitte la piste et tous ses épuisements.
Si l'amour est en moi,
un peu,
c'est cette intensité
qui conduira mes pas.
Je n'ai plus de dessein en tête.
Je me fais crâmer au soleil
quand il est là.
Je laisse les choses se faire,
sans chercher
le miracle ou l'implosion massive.
Au désarroi de la tristesse,
je m'acquitte encore
de quelques larmes inconsistantes
qui sont les doutes et les regrets qui restent.
Je ne fais pas vraiment exprès
et j'aurais surement voulu trouver
comment faire autrement.
Mais me voilà devenue une chose
qui n'a plus la volonté d'agiter le cocottier sans fruit.
Je ne sais rien
et je suis déjà ailleurs.
Naissance
L'eau dit au feu:
- " Tu me bulles parce que tu chauffes, toi qui est si bon, si beau, brûlant et si puissant.
Je voudrais bien te toucher au plus près.
Suspendu sur ses braises, le feu ne savait pas bien quoi crépiter avec ça.
Le risque lui semblait bien trop évident.
Il léchait en silence le fond de ses marmites et vaquait consciencieusement entre cheminées, moteurs et explosions.
Alors, comme l'eau pétillait dans ce vide qui ne l'est pas, un petit nuage se forma.
Comme ça, juste pour être ce qui ne s'entend ni ne se voit entre l'eau qui ne dort plus et sa flamme qui s'étend.
Au matin
C’est fait d’une lumière qui ne se voit pas avec les yeux.
Comme une étoile qui ne serait pas au-dessus de la tête.
Avalée et au-dedans du corps.
Elle s’allume parfois
plutôt je la reçois.
Elle me fait vibrer.
Elle diffuse une source frissonnante
Qui ne fait ni son ni fumée.
Légère et pétillante,
Elle onde.
Elle flotte.
elle coule et se dépose.
Elle est partout,
offerte,
aux mains qui s'ouvrent.
invisible
comme le vent,
Elle passe entre les gens et les objets.
Coule des doigts.
Elle respire par les arbres.
Son cœur est fait de feuilles.
Avec elle la menace
fait partie d’un autre temps.
Dans le sien
Il n’y a aucun masque
Tout est nu et continu
Sensible et vivant.
Quatre moins un, égal entier
C'était l'autre semaine,
dans le souffle glacé de l'hiver neigeux.
Le ciel était allumé d'un éclat de soleil.
J'allais laissant béant à la bourrasque mon sac à pensées
afin de l'aérer un peu.
Je regardais les arbres en montant sur la butte et je voyais mes pieds.
Je ne l'ai pas senti arriver.
Il a déboulé vers moi, ce chien sur ses trois pattes.
Il ne m'a pas vue, tout occupé qu'il était à renifler les pierres enrobées de givre.
Il courrait, badinant dans la gelure.
J'ai cligné de l'œil.
Les sourcils renfrognés.
Redescendue dans le cahot métropolitain.
L'empreinte de son image n'a pas cédé.
Il était mon reflet que j'étais venue chercher.
Il allait sur ses trois coussinets.
Il était droit.
Il était joyeux.
Il était chien.
Il fût une icône à ce croisement de secondes,
un totem heureux et bondissant.
mon moi canin.
Après la nuit
tout est bien,
tout est bleu
sans les coups.
Après la nuit,
c’est du petit lait.
Double
Il se tient tout près de soi.
Sans temps,
il se donne.
Entière et muette
la résistance
s’essouffle
au gong du grand sommeil.
Peur ou pas tu te lances,
comme l’oiseau saute du nid,
tu n’emportes pas de bagages.
Offre ce que te donne
ce langage de silence.
Hommage tes escales
de petits cailloux blancs.
Nous sommes quittes,
voyons francs,
paires, impers et missionnaires.
L’expert ès passe,
mention pur hazard
rattrapage permanent,
l’abandon vif
l’argent content
pour l’agent maintenu
au rayon du vivant.
Migraine
Aller, venir,
voir, penser,
ne pas tenir en place.
Mollester mes désirs.
Sangler mes peines
dans une camisole de dureté.
Je m'éloigne du bord
pour ne pas me noyer
pour pleurer plus fort
sur un pont sur la Seine.
L'orage menace.
J'espère la fin
la lumière fine
l'éclat doré
l'horizon dégagé
du zénith applatit.
Lundi
Si vient tant le temps qui passe
la passion me dépasse
la patience me terrasse
je pense faire mieux
qu'hier maintenant
mais faire pense peu et chasse
l'ombre grise du chaste festin
d'être dans l'assise du vide
d'avoir l'espace dedans
c'est si vivant le pas d'un moment
qui s'expulse au delà des défauts d'imaginaire
l'angoisse se fracasse
quand les muscles exagèrent
pour finir par fondre
par plaques entières
sur les souffles glacés
d'un grand nord
déboussolé.
Bluette
La mal à dire
a mal aux dents.
Machoire crispée
et maux dans l'eau,
la cause prospère
et chuinte en sussurant
la censure indécente.
La détente innonde
le trouble immonde,
le cap se perd
sombre et sans chaumière
dans la caverne
sans perspective.
Après l'hiver
Le bulbe
sous la terre
est gros
de sa proche
éclosion.
Il craque,
trapu
dans ses couleurs
repliées.
Il cache
ses ténèbres
qui meurent
pour soutenir
la cuisante
chaleur
de la lumière
restaurée,
de sa forme
pleine
peau
de chlorophyle.
Réceptacle
offert
et lancé
vers le ciel
son port de tête
altier
sera son chant
sans son
de grain planté,
pour exemple
à voir
les possibilités
des unions
de l'eau
de l'air,
et de l'humus
travesties
dans un pot
sur le bord
de la fenêtre
ouverte.
Dans la ville
étouffée
d'étonnements,
la matière
travaille
lentement.
Le tic-tac
Entre deux choix,
tu ne sais pas
tout de suite
entre
la vie intérieure et
le monde à l'extérieur.
Le temps passe,
toujours ce trouble,
la décision t'échappe,
ça lutte dedans.
Silencieusement,
la verticale
s'horizontalise.
L'aiguille est une anguille
qui te serre à la gorge.
Dans l'antre deux,
tu vis.