

Je me suis auto diagnostistiquée
au pays des portes blindées
On met ses mémoires dans des cartes à puces.
On ne flâne pas.
On produit son avancement.
On code.
On se protège.
On se méfie.
On se claque portes dans le nez.
On se maquille de barricades
et elles s'alarment beaucoup.
Bruits partout, sons bien lourds,
si forts qu'on ne peut plus savoir
comme on voit aussi avec les oreilles.
Mais comme on pense et on gamberge,
comme on fomente rumeurs et commérages,
tous nos yeux se rendent aveugles
devant toutes ces choses écrites,
scintillantes et surlignées.
Jugements, cages à lapins sont des plages
pour cervelets qui rêvent d'un paradis soldé.
Au pays des portes blindées,
il y a de jolies petites choses,
qui font mine d'ignorer les cargaisons
de paroles, de rôles à tenir, de plus pour mieux,
de tralalas en chiffres semés pour faire sérieux.
Pour ne pas se faire écraser,
elles se glissent
minuscules
aussi petites que possible.
Pour ne pas disparaitre
elles tendent leur faim de naïveté vers le soleil.
Aux pays des portes blindées,
les mouches coincées par la vitre
sont bien plus libres que les humains.